Charlotte Pécheur • OA1257
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C’est une question récurrente lors des consultations : faut-il couper les griffes de son chien, chiot ou adulte, et pourquoi est-ce si important ? L’entretien régulier des pattes de votre compagnon — notamment la coupe des ongles et des poils interdigitaux — ne relève pas d’une coquetterie. C’est un acte de soin essentiel, au même titre que l’alimentation ou les visites de contrôle chez le vétérinaire. Je vous explique dans cet article comment en prendre soin.
Mais avant tout, clarifions de quoi il s’agit. Une griffe de chien, ce n’est pas un ongle mort comme chez l’humain : c’est une structure vivante, directement reliée à la dernière phalange. Elle est vascularisée par des vaisseaux sanguins, traversée de nerfs, et son extrémité est entourée de pulpe. Toucher la griffe, c’est donc potentiellement toucher la veine vivante qui la nourrit. Cela signifie qu’une coupe inappropriée peut provoquer douleur, stress, voire saignement, et rendre l’animal craintif face à tout soin futur. Son entretien nécessite donc à la fois délicatesse et connaissance.
Le risque immédiat, et malheureusement fréquent, lorsque les griffes ne sont pas coupées régulièrement, c’est la cassure brutale ou l’arrachage accidentel. Une simple sortie, une marche rapide sur un sol glissant, une réception mal amortie, un saut depuis le canapé ou la voiture, et le chien peut se retrouver avec une griffe partiellement arrachée. On parle de douleurs intenses, d’un stress aigu, de saignement, et souvent d’une consultation vétérinaire en urgence.
Cette situation implique parfois la prise d’antibiotiques, une désinfection répétée, voire la pose d’un pansement ou d’une collerette. Autant d’interventions stressantes et coûteuses, qu’une surveillance régulière des griffes permet d’éviter.
Mais les conséquences ne s’arrêtent pas là. Des griffes trop longues peuvent perturber la posture, la locomotion, et à terme, affecter la santé globale du chiot ou du chien.
On parle bien d’un contact non voulu par le chien, et donc pas d’un chien qui cherche ponctuellement à creuser ou agripper par exemple. Si les griffes touchent le sol en station debout ou en marche, elles génèrent des vibrations parasites inconfortables et une surcharge sensorielle.
L’animal cherche alors instinctivement à soulager la zone douloureuse, en modifiant la position naturelle de ses pattes. Résultat : une altération de sa proprioception, c’est-à-dire de sa capacité à sentir ses appuis dans l’espace.
En cas de contact permanent entre les griffes et le sol (le chien ne peut pas éviter le contact avec le sol), des tensions mécaniques s’installent dans les doigts, les tendons, les ligaments, et même dans les os. Peu à peu, c’est l’ensemble de la chaîne musculo-squelettique qui compense. Peuvent alors apparaître des troubles à d’autres endroits (articulations plus hautes, colonne vertébrale, muscles), des boiteries, des déviations posturales, voire une modification de la démarche. L’animal semble « mal marcher », ou « marcher de travers ».
Face à l’inconfort, le chien adopte ce que l’on appelle une posture antalgique : il se tient d’une façon anormale pour limiter la douleur. Ce mécanisme de compensation, bien que naturel, engendre un cercle vicieux : la posture est non physiologique, donc délétère à long terme. Cela favorise l’usure prématurée des articulations, l’apparition d’arthrose, de douleurs chroniques et de troubles locomoteurs secondaires.
💡 Important à retenir :
Certaines conséquences sont invisibles à l’œil nu, mais s’installent progressivement. Le chien ne se plaint pas tout de suite. Mais son équilibre postural est modifié, et c’est tout son confort de vie qui s’en trouve affecté.
Un autre point est souvent négligé : le poids de votre animal.
Lors de la réception de sauts (canapé, voiture, jeux, agility), le poids du chien est multiplié par dix. Imaginez une réception brutale avec des griffes trop longues qui bloquent l’amorti naturel des coussinets : ce sont les tendons, articulations et phalanges qui encaissent !
Avec la répétition et l’intensité du mouvement, une fatigue chronique des structures s’installe et le risque de blessure par rupture (fracture de fatigue) est réel. Voire même, si la griffe est réellement trop longue, il pourra se tordre un doigt rien qu’en descendant du canapé… Certains cas deviennent ainsi de véritables urgences vétérinaires.
De manière générale, une règle simple s’applique : une griffe bien taillée ne devrait pas toucher le sol lorsque le chien est debout ou en mouvement, ni provoquer de bruit régulier en déplacement (« clic-clic » sur les sols durs).
Cela semble simple, mais comme souvent, le diable se cache dans les détails : la morphologie de l’animal, son âge, ses aplombs, la structure de ses pattes, voire certains troubles neurologiques ou compensations posturales peuvent fausser l’observation.
💡 Exemple pour illustrer :
Un chien avec un pied plat aura plus facilement des griffes ne touchant pas le sol. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont à la bonne longueur. Ici, seule l’expertise ostéopathique ou comportementale permet de faire le tri entre ce qui est compensatoire et ce qui est normal pour lui.
L’idéal est donc de travailler avec un·e ostéopathe animalier pour retrouver — ou maintenir — une statique fonctionnelle et physiologique. Il faudra se poser les bonnes questions :
- Le chien est-il naturellement campé sur ses pieds plats ?
- Y a-t-il une altération fonctionnelle ou anatomique ?
- Les griffes trop longues entretiennent-elles ou provoquent-elles une mauvaise posture ?
- Y a-t-il une pathologie neurologique affectant sa proprioception ?
Ces questions sont loin d’être anecdotiques : elles orientent l’ensemble de la prise en charge manuelle, posturale et comportementale. Car toucher à la griffe, c’est toucher à l’équilibre du chien. Dans certains contextes pathologiques — par exemple en cas de troubles neurologiques ou proprioceptifs —, la gestion des griffes devient un outil thérapeutique à part entière. Il ne s’agit plus seulement d’esthétique ou de confort : on vise une rééducation sensorielle et motrice, qui passe par le contact (ou non) de la griffe avec le sol, par la longueur précise de la corne, etc.
💡 Important à savoir :
Et puis il y a… la diversité des chiens ! Certains feront toujours un peu de bruit, auront des postures inhabituelles, ou un type morphologique particulier, avec des antécédents ou non. Comme chez nous, chaque animal a sa normalité. Ce qui compte, c’est de s’adapter au cas spécifique de votre chien, et de ne jamais forcer une norme qui ne lui convient pas.
En l’absence de pathologie particulière, une longueur de griffe « idéale » se situe entre 1 et 2 cm, à condition qu’elle ne touche pas le sol, et qu’elle respecte la conformation de votre chien. Mais soyons clairs : la seule bonne longueur est celle qui convient à VOTRE animal, à son mode de vie, sa posture, ses antécédents et son niveau d’activité.
Et entre nous, combien de chiens respectent vraiment ces critères ? Je pense ne pas me tromper en estimant que dans plus de 90 % des cas, les conditions ne sont pas remplies. Alors oui, il y a du boulot, mais vous n’êtes pas seul·e !
🔗 Lien pour aller plus loin :
C’est précisément là que Valentine et Violette, alias @pattes_parfaites, entrent en scène pour vous aider à vous y mettre en solo. Leur accompagnement en ligne, basé sur le consentement, la bienveillance, la progressivité, permet de reprendre la main en douceur sur l’entretien des pattes de votre chiot / chien. N’hésitez pas : il y a une multitude de conseils et astuces.
Lancez-vous ! Un entretien régulier permet non seulement d’éviter les problèmes évoqués plus haut, mais aussi de faire reculer doucement la veine (la partie vascularisée) et le nerf. À mesure que vous entretenez les griffes, leur longueur tolérable se réduit naturellement, sans douleur ni traumatisme.
Attention cependant : dans l’enthousiasme de cette nouvelle aventure (oui, c’en est une !), on peut parfois vouloir couper toujours plus court. Or des griffes trop raccourcies, c’est aussi un risque de douleur et de sensibilité accrue. Pas de panique si cela arrive : il suffira simplement d’espacer un peu les coupes suivantes pour laisser le temps à la corne de repousser.
Et comme toujours, on garde en tête que la prise en charge ne peut pas être standardisée. Elle doit être individualisée, co-construite avec votre animal, et ajustée en fonction de ses besoins, de son histoire, de sa posture, et de sa coopération.
Aussi adorables soient-ils, ces poils entre et autour des coussinets ne sont pas qu’un petit détail esthétique : ils peuvent devenir une véritable gêne fonctionnelle, voire un facteur de risque physique pour votre chien.
Une pilosité excessive altère le contact direct entre les coussinets et le sol. Résultat : la proprioception diminue, le chien perçoit moins précisément ses appuis, ce qui peut entraîner hésitations, maladresses, glissades... et tout un lot de compensations posturales que l’on retrouve ensuite en consultation.
Cette surface poilue réduit l’adhérence au sol, en particulier sur des surfaces lisses ou humides. Le chien peut perdre confiance dans ses appuis, se montrer moins stable, voire refuser certains mouvements (sauter, descendre une marche, courir sur carrelage). Et quand la chute survient, le risque de blessure est réel : étirement ligamentaire, déchirure musculaire, voire atteinte articulaire. Un accident facilement évitable, causé par un excès de poils…
👉 L’entretien des pattes ne consiste pas à tout raser ni à transformer votre chien en peluche. L’idée est de dégager la surface des coussinets, simplement pour restaurer un contact clair, franc et sûr avec le sol.
Dernier point, et non des moindres : les chiens régulent leur température corporelle principalement par les coussinets, car ils ne transpirent pas par la peau comme les humains. Si ces zones sont obstruées par une épaisseur de poils, la thermorégulation naturelle s’en trouve perturbée. Ce phénomène est particulièrement à surveiller en été, chez les races sensibles à la chaleur ou souffrant déjà de troubles respiratoires.
Prendre soin des griffes et des pattes, c’est aussi prendre soin du confort, de la santé, et de la mobilité globale de votre animal. Voici quelques gestes simples mais importants à intégrer à votre routine de soins.
Selon la longueur des griffes, l’âge de votre chien, la présence éventuelle de pathologies, ou l’absence d’entretien antérieur, il peut être nécessaire de programmer un entretien hebdomadaire ou bi-hebdomadaire. Celui-ci comprendra :
Utilisez un outil adapté pour couper les griffes, comme une pince ergonomique, et veillez toujours à préserver la veine et à respecter la pulpe. L’objectif est d’assurer un entretien sécurisé, sans douleur ni traumatisme.
L’environnement joue un rôle déterminant dans la prévention des troubles locomoteurs. Pour limiter les glissades et les réceptions brutales, surtout lors de sauts depuis le canapé, le lit ou les escaliers (et tout autre zones de sauts), l’installation de tapis antidérapants ou de marches amorties est une excellente solution. On évite ainsi une source d'inquiétude, mais aussi une source d'élongations et d'atteintes répétées (déchirures musculaires, tendinopathies, etc.).
Le Dr Julie Buzby, vétérinaire certifiée par l’American Veterinary Chiropractic Association, a mis au point un système innovant de bouts de caoutchouc à fixer sur les griffes, permettant aux chiens âgés ou fragiles d’améliorer leur adhérence sur les surfaces lisses. Ce dispositif doux et réversible est particulièrement efficace pour les animaux présentant une faiblesse musculaire, une arthrose, ou une hésitation à la marche. Leur qualité de vie s’en trouve souvent transformée.
En plus d’entretenir régulièrement les griffes, plusieurs leviers complémentaires permettent de renforcer la santé générale de votre animal.
Les griffes sont un indicateur de santé globale. Leur apparence peut révéler des affections locales ou systémiques : champignons, infections, anomalies génétiques ou auto-immunes... En cas de déformation, de changement de texture, de fragilité excessive, ou de douleur à la coupe, une consultation s’impose. Le diagnostic précoce est essentiel.
C’est un fléau silencieux : le surpoids touche une majorité de chiens et multiplie les troubles articulaires (arthrose, dysplasie, ruptures ligamentaires…). Il alourdit la marche, modifie l’appui plantaire, et donc accentue l’usure des griffes. Pire : les effets sont souvent invisibles à court terme, ce qui les rend sous-estimés. Or, le métabolisme du chien s’en trouve affecté : fatigue, diabète, baisse de l'immunité, etc.
Malheureusement, pour la majorité d'entre nous, gardien·nes, si les effets potentiels ne sont pas visibles et immédiats, ils sont pour ainsi dire inexistants ou largement sous-estimés.
Une alimentation adaptée, riche en nutriments et en protéines de qualité, est essentielle pour le renouvellement des tissus, des griffes, des coussinets, mais aussi pour la régulation du poids, le fonctionnement musculaire et la résistance osseuse. Demandez conseil à un·e professionnel·le de la nutrition canine ou à votre vétérinaire : les besoins varient selon l’âge, la race, l’activité, ou encore les pathologies associées.
Il n’existe pas de formule universelle. Chaque chien est un cas unique, avec son histoire, sa morphologie, ses habitudes de vie, ses douleurs silencieuses. C’est pourquoi il est essentiel de faire appel à des professionnel·les (ostéopathes, vétérinaires, comportementalistes...) pour dresser un état des lieux précis, et adapter les soins et les conseils à votre animal. Le changement vers le mieux-être du chien peut être très rapide !
Mais souvenez-vous : dans ce parcours, vous êtes le moteur décisif de la santé de votre animal. Votre implication au quotidien, vos observations, votre écoute, sont déterminantes. En devenant acteur ou autrice de l’entretien des pattes, vous agissez préventivement, et vous offrez à votre compagnon ce qu’il y a de plus précieux : une vie plus confortable, plus libre, plus saine.
Vous aimeriez avoir l'avis d'un·e professionnel·le de la santé animale ?
Charlotte Pécheur - Ostéopathe Animalier Biomécaniste
Équin, canin, félin, bovin, caprin, NACs
Spécialisée en comportement animal
Pays de la Loire (44), Corrèze (19), Creuse (23)
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