Charlotte Pécheur • OA1257
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Chez les chiens, la communication « non verbale » est extrêmement riche. C’est d’ailleurs la première à être mise en place. Dans cet article, nous nous concentrerons sur le langage corporel de votre animal : posture, attitude, mouvement de certaines parties du corps, marquages, etc. Grâce à ce tableau du langage du chien, je souhaite vous donner des pistes d’observation pour mieux comprendre et vous aider à repérer les signes de bien-être, de malaise ou d’avertissement.
Savoir observer le langage corporel de votre chien est une aide très précieuse au quotidien. Cela permet d’abord une lecture des interactions chien-chien, afin :
Ce travail aide également à mieux comprendre les réactions vis-à-vis de certains humains, des enfants ou autre.
Évidemment (et c’est aussi le cas chez les humains), chaque chien a ses stratégies de communication préférentielles. Et c’est vous, gardien·ne, qui serez le plus à même de les noter, de les décoder et de sensibiliser vos proches et autres personnes au cas spécifique de votre chien.
Mythe | Explication |
---|---|
« S’il ne grogne pas, c’est qu’il est content. » | Faux : un chien peut être stressé, mal à l’aise ou apeuré sans grogner. Les signaux d’inconfort sont souvent silencieux et précoces (détournement du regard, léchage de truffe, posture figée…). |
« Il a levé ou remué la queue donc il est content. » | Pas toujours : une queue levée peut aussi signaler de la tension, de la vigilance ou un avertissement. Le langage de la queue varie énormément selon les races et le contexte. La queue peut aussi battre en cas de stress ou de conflit interne. Il faut regarder l'ensemble du corps, pas un signal isolé. |
« Il m’a mordu sans prévenir. » | Faux : En réalité, les chiens préviennent presque toujours. Mais les humains ne savent pas lire les signes subtils : oreilles couchées, évitement, léchage, bâillement, tension du corps, détournement de regard... Parfois, le chien est lui-même surpris (douleur fulgurante, panique) ou a appris que ses signaux subtils n’étaient jamais écoutés. |
« Il est dominant, il me défie. » | Ce mythe de la dominance est largement dépassé. La plupart du temps, le chien cherche à se protéger, à fuir, ou à comprendre les règles, pas à “prendre le pouvoir”. |
« Il sait qu’il a fait une bêtise, il a l’air coupable. » | Le chien réagit uniquement car il a associé que si l’humain est en colère, il se fait punir. Il anticipe donc en essayant de désamorcer le conflit à venir. |
« Il faut ignorer les signaux faibles, sinon il va en jouer. » | Au contraire : plus on ignore les signaux faibles, moins le chien les utilise et plus il monte rapidement en intensité pour se faire entendre. Le risque étant une morsure « sans prévenir ». |
« Il se couche donc il est détendu. » | Ça dépend : Suivant la posture et la tension générale du corps, cela peut au contraire être un signe de mal-être, de tension ou une stratégie pour demander qu’on s’éloigne et éviter un conflit. |
« Il ne bouge pas, donc il est sage. » | Ça dépend : Un chien figé n’est pas un chien sage ni détendu. Il peut être en inhibition, en résignation ou en “paralysie”. |
« Il vient vers moi, donc il veut des câlins. » | Faux : C’est l’un des plus gros quiproquos dans l’histoire de la lecture canine. Un chien qui vient vous voir veut souvent simplement vous sentir. Même s’il ne vous perçoit pas comme une menace, cela ne signifie pas qu’il cherche le contact. Il peut vouloir être proche sans interaction. |
« Il me lèche, donc il m’aime. » | Faux : Ce n’est pas une marque d’affection. Un chien qui lèche est souvent mal à l’aise, surtout si c’est en réaction à une caresse sur une zone sensible ou douloureuse. |
« Il baille, il est fatigué. » | Ça dépend : Le bâillement peut être lié à la fatigue, mais c’est aussi souvent un signe de relâchement de tension. Cela l’aide à s’apaiser face à une situation inconfortable. |
Tout n’est que nuances dans le comportement de votre animal et il n’est pas simple de savoir « lire le chien ». Heureusement, un chemin menant vers l’équilibre est possible. La lecture du comportement non-verbal de nos animaux commence par être cohérent·e sur notre façon d’analyser les situations. Voici donc 4 grandes règles à observer pour obtenir un résultat pertinent :
Principe | Description |
---|---|
Privilégier la lecture globale à la lecture fragmentée | Je vous invite à ne pas isoler un signe. Sorti de son contexte, un signal ne veut rien dire. Il est important de tout remettre dans le contexte, ce qui s’est passé avant et comment est le chien après. Il doit être mis en relation avec tout le reste du corps afin de ne pas risquer une mauvaise interprétation. En effet, une même posture, prise dans des contextes différents, peut avoir des significations complètement différentes. |
Toujours contextualiser l’observation | Posture, environnement, émotion : tout est important dans la lecture canine. Cela se joue dans les interactions chien-chien, mais également chien-humain et lors de l’expression de signes de douleurs. |
Observer le corps comme baromètre émotionnel | Comme pour l’humain, les expressions corporelles et faciales du chien traduisent son état émotionnel. Même si cela ne fait pas tout, cette observation est un bon moyen d’analyse. |
Se méfier des projections humaines | 🚨 Associer des états d’âme ou expressions humaines aux chiens est dangereux 🚨. Nous ne sommes pas de la même espèce, notre communication est différente et sans un minimum de connaissance, nous risquons d’interpréter à tort certains signes, de réagir de manière inappropriée et donc de provoquer des cas d’agression, envers un autre congénère ou un humain / enfant. Exemple : Un chien fortement excité à la vue de son humain (ou d’un autre congénère apprécié) peut montrer des signes de tension évidente qui pourraient être mal-interprétés sortis de leur contexte. |
💡 Bon à savoir :
La lecture du non-verbal est une chose. Mais vous devez avoir conscience que tout ce qui se fait sans visibilité fait aussi partie de la communication. Exemple : la réaction vis-à-vis des marquages d’un chien précédemment passé (urinaire, grattages, frottements)…
Quand on parle signaux de communication de nos animaux (réactivité, interactions…), on pense très souvent à un problème ou à des choses négatives : chien mal à l’aise, en colère, aversif, peureux, etc.
Mais votre chien s’exprime aussi quand tout va bien ! Et c’est également important de prendre le temps d’observer votre animal dans toutes les autres situations :
Contexte | Comportements observables |
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À la maison, sans congénère |
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En présence de congénères |
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⚠️ Important à retenir :
Là encore, les comportements observables sont propres à votre chien. En tant que gardien·ne, vous avez tout intérêt à reconnaître les signes de détente qui le caractérisent : position des oreilles, yeux mi-clos, position de repos (couché sur le flanc, étalé, sur le dos, etc.), expressions de joie propre à chacun (petits zoomies, vocalises, cherche le contact, etc.) et attitude générale lorsque vous le sentez à l’aise.
Dans cette partie, nous allons décrire les grandes lignes des signaux « de base » indiquant notamment des tensions / de la détente suivant la zone du corps.
Une émotion intense, qu’elle soit négative ou positive, amène inévitablement l’expression de signes de tension. Pour pouvoir trancher sur la signification réelle, il faut tout remettre dans son contexte et suivant les particularités et habitudes de chaque chien. Un signal de communication isolé ne veut, bien souvent, rien dire.
🚨 Indispensable à retenir :
Gardez bien à l’esprit que des tableaux « recettes » ne peuvent être suffisants pour comprendre les subtilités de la communication canine. Il manquera toujours énormément de subtilités liées à la vraie vie. Il n’existe pas de manuel de lecture du chien. Chaque animal est différent. Chaque comportement dépend de l’historique, de la relation, de l’environnement, de la race, et de nombreux autres éléments.
Les signaux en cas d’interaction chien - humain seront globalement les mêmes qu’entre chien - congénère.
La communication n’est évidemment pas la même, car nous sommes sur deux espèces différentes. Mais le chien adoptera quand même des postures / signaux propres à son espèce dans le but d’obtenir un comportement particulier de la part de l’humain (ou autre espèce) : mise à distance, prévention, « apaisement », jeu, etc.
Tout l’enjeu de l’accompagnement est justement de sensibiliser à la lecture canine afin de pouvoir déceler tous ces premiers signes qui ne sont pas « plus subtils » pour les chiens en soi, vu que cela fait partie intégrante de leur communication. Par contre, ils sont « subtils » pour nous, humains, qui n’avons pas l’habitude de les observer et n’en avons, en général, tout simplement pas conscience.
Ce qui diffère surtout, c’est que le chien, à force d’être à nos côtés, peut apprendre progressivement à choisir préférentiellement tel ou tel type de signal, car il a expérimenté que cela était plus efficace avec telle ou telle espèce ou encore avec tel ou tel membre du foyer.
Concernant les séquences liées à une éventuelle agression, nous pouvons parler de l’échelle de l’agression canine, dont voici une représentation traduite par Vox Canis que je trouve très pertinente :
Vous noterez qu’il existe énormément de signaux de communication non verbaux avant d’enfin utiliser la vocalise (par les grognements) puis la morsure en tant que telle.
⚠️ Important à comprendre :
Ce sont souvent tous ces signaux pré-grognements auxquels les humains ne sont pas sensibilisés. Cela amène régulièrement à une mauvaise interprétation des discussions entre chiens (« Il a attaqué sans prévenir »), voire à des situations où les humains poussent leur chien à aller au contact d’un congénère, alors que l’un ou l’autre, ou même les deux, avaient clairement exprimé leur volonté de ne pas entrer en contact.
Comme évoqué plus haut, il arrive que le chien n’exprime effectivement pas l’ensemble des signaux de l’échelle d’agressivité. Peut-être parce qu’il est lui-même surpris (douleur fulgurante, panique) ou bien parce qu’il a appris que les signaux subtils n’étaient jamais écoutés. Il va donc augmenter l’intensité de ses signaux afin qu’il nous soit impossible de les ignorer.
Type de signal | Explications possibles | ⚠️ Remarques |
---|---|---|
Positionnement de face, attitude haute | • L’animal est assuré, confiant, intéressé. • Il peut chercher le contact. |
Tenez compte de la morphologie : les Fox/Shiba/Akita ont par exemple naturellement une posture très haute comparé au Border Collie plutôt bas. |
Positionnement de profil | • Le chien ne cherche pas le conflit et se désintéresse. • Cela indique une volonté de non contact. |
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Positionnement bas, ratatiné | • Il y a méfiance, crainte. • L’animal vise le non-conflit, ou veut désamorcer de conflit. |
|
Positionnement ramassé, sur le dos, la queue entre les jambes | • Peur, volonté de non conflit. | |
Posture de prédation, figé ou en avançant | • Met la pression : pour faire bouger, se rapprocher ou s’éloigner. • Mais aussi spécifique à certaines races du fait de leur génétique |
Tenez compte de la race : chien de chasse, berger… |
Déplacement du centre de gravité (par rapport à un congénère ou humain) vers l’arrière | • C’est une situation de malaise. • Volonté de s’extraire d’une interaction. |
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Lève une patte | • Doute, concentration. | |
Montre son ventre de manière détendue | • Volonté d’interaction, de jeux. | |
“Appel au jeu” = position du prieur | • Le corps et la queue sont souples, et les pattes avant sont serrées et parallèles. • Invitation au jeu/interaction. |
Dans certains contextes : signe de douleurs viscérales |
“Appel au jeu” mais corps / queue tendus et pattes avant écartées | • Mise à distance. • D’autant plus de volonté de distance que les pattes avant sont écartées. |
Type de signal | Explications possibles | ⚠️ Remarques |
---|---|---|
Piloérection sur la croupe | • Haute tension émotionnelle. • L’animal est incertain. |
Tenez compte de la race : La piloérection chez le Rhodesian ne sera pas la même que chez le Malamute ou le Husky. |
Piloérection double (garrot + croupe) | • Haute tension émotionnelle • L’animal a peur. |
Idem |
Piloérection sur le cou ou tout le long du dos | • Haute tension émotionnelle. • L’animal est très confiant. |
Idem |
Dans cette partie, il y a beaucoup de détail, mais vous allez vouloir observer en priorité : l’orientation de la tête, le regard (fixe ou évitant), les clignements, les oreilles (mobiles ou figées).
Bien entendu, la morphologie initiale (races brachycéphales, chiens à poils longs où la tête n’est pas toujours bien visible dans son ensemble…) va influer sur l’analyse.
Type de signal | Explications possibles | Remarques |
---|---|---|
Tête / oreilles / yeux dirigés vers le congénère / humain / autre | • Tension, intérêt important, sérieux. | |
Tête tournée de côté | • Désengagement d’une interaction. • Volonté de non contact / non conflit. |
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Tête tournée en présentant son cou | • Signal de non conflit. | |
Tête au-dessus du cou/garrot. | • Intention de chevauchement, pression, sérieux. | |
Oreilles basses, en “deltaplane” | • Doute, méfiance. | |
Oreilles plaquées en arrière vers le bas | • Peur, non conflit. • Désengagement d’interaction. |
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Oreilles en arrière | • Anxiété : le chien est non confiant, incertain. • Il y a peur, volonté de non interaction. |
|
Yeux de baleine (blanc de l’œil visible) | • Malaise, avertissement. • Volonté de non conflit / non contact. |
|
Yeux plissés / bridés | • Tension ou douleur. | |
Yeux en amandes | • Détente | |
Yeux ronds | • Tension | |
Sourcils rapprochés et relevés | • Tension | Attention aux masques / robes (bringés, etc.) qui peuvent fausser la perception. |
Présence de plis sur le crâne et/ou autour de la truffe | • Tension | Tenez compte de la race : Shar-Peï, Bouledogue, etc. |
Narines dilatées | • Tension |
Vous allez aussi vouloir observer la queue de l’animal, qui donne également de nombreuses indications : position haute ou basse, mouvement lent ou rapide, gauche ou droite, tension ou souplesse.
Une fois de plus, la morphologie a toute son importance : queue coupée ou non et attache + port de queue plus ou moins bas (en permanence ou non).
Type de signal | Explications possibles |
---|---|
Queue souple haute et / ou en mouvements amples | • Joie, confiant. |
Queue souple basse | • Neutre, à l’aise. |
Queue tendue basse | • Concentration (chasse, interaction, rencontre). |
Queue plaquée entre les cuisses | • Crainte |
Queue tendue haute sans mouvement | • Intentions sérieuses, confiant, tension importante. • Peut signifier une volonté d’aller au contact ou au contraire de mise à distance. |
Queue tendue haute qui remue de gauche à droite sans grande amplitude | • Excitation, tension importante. |
Queue qui remue en cercle / hélicoptère | • Excitation intense, intentions de chevauchement. • Volonté d’interaction, mais pas forcément pour du positif (volonté de conflit par exemple). |
On cherche ici à observer la gueule du chien : lèvres tendues, bâillements, léchages de truffe, exposition des dents… Là encore, la morphologie de l’animal sera importante, avec notamment des anomalies (animaux prognathes, rétrognathes, brachycéphales).
Type de signal | Explications possibles |
---|---|
Gueule fermée, lèvres pincées | • Concentration • Tension : selon les autres signes, cela peut être seulement un chien davantage attentif, ou bien plus tendu et prudent, tendu et pacifique ou tendu et irrité… |
Gueule ouverte, lèvres détendues | • À l’aise • Confiant |
Exposition de l’entièreté des dents, des gencives, du fond de gueule et du cou | • Volonté de non conflit. • Non menace. • Peut vouloir continuer l’interaction mais de manière moins intense. |
Exposition des dents gueule fermée, cou non exposé, gencives couvertes | • Avertissement sérieux. • Confiant dans la menace. • Agression |
Exposition des dents de devant (incisives, crocs) | • « Sourire » de certains chiens : joie ou anxiété. |
Donner des coups de nez dans les oreilles / mâchoire de l’autre chien | • Intentions de chevauchement. • Faire bouger. • Défi |
Lécher les babines de l’autre chien | • Signal d’apaisement. • Recherche de calme ou de protection. |
Langue souple, tombante, reposant sur les dents inférieures, sillon médian peu prononcé | • Détendu |
Langue en forme de spatule au bout, bords enroulés | • Tension |
Langue bombée, placée au-dessus des dents, sillon médian marqué | • Signal d’apaisement. • Recherche de calme ou de protection. |
Langue rentrée dans la gueule | • Tension |
Fente buccale allongée (ou courte) + plis à la commissure des lèvres | • Tension |
Fente buccale neutre, absence de plis à la commissure des lèvres | • Détente |
La manière de se déplacer (avancer, figer, se décaler ou reculer) est une indication mais il y a, là aussi, des spécificités à chaque race suivant les patrons moteurs en plus de la morphologie propre (plus ou moins lourd / athlétique / fin / actif / lent).
Type de signal | Explications possibles |
---|---|
Courbes | • Présentation “polie” • Volonté de non conflit • Volonté d’obtenir les informations malgré des demandes de non rapprochement |
Taper des pattes avant | • Volonté de mettre à distance • Volonté de faire bouger |
Avancer lentement | • Prédation • Pression • Concentration • Méfiance • Écoute |
Avancer rapidement frontalement | • Intentions de contact • Mise à distance (si associé à d’autres signaux) |
Course, demi-tour, sauts | • Débordements émotionnels • Difficulté à gérer l’interaction ou l’excitation • Volonté de s’exciter / exciter les autres |
Mettre une patte avant sur le dos de l’autre chien | • Défi • Intention de chevauchement • Faire bouger |
Donner des coups de croupe | • Volonté de stopper ou réduire l’interaction |
Flairer (au sol, en l’air ou sur une surface), manger un bâton, de l’herbe ou aller s’occuper d’un trou, etc. | • Désengagement de l’interaction • Volonté de non contact / non conflit |
Creuser, se rouler | • Décharge émotionnelle • Volonté de changer d’interaction |
Selon Turid Rugaas, auteure d’un livre sur les signaux d’apaisement, ces derniers sont définis comme étant des comportements exprimés par un chien pour s’apaiser ou apaiser une situation. Ils regrouperaient notamment le fait de cligner des yeux, se lécher la truffe, tourner la tête, bâiller, etc. Dans sa définition, elle part du principe que tous ces comportements sont exprimés volontairement et que tout n’est que communication.
De mon point de vue de comportementaliste canin, c’est un raccourci et cela peut porter à confusion lorsque l’on essaie d’observer et analyser certaines scènes de discussions entre des chiens. Si vous comprenez certainement pourquoi il est important de savoir distinguer un léchage de truffe en lien avec de la nourriture et un léchage de truffe de malaise, il est tout aussi utile de savoir distinguer les comportements conscients et inconscients afin de ne pas prêter au chien des intentions qu’il n’avait pas.
Tous les comportements observés ne sont pas toujours exprimés consciemment, ni même en lien avec une quelconque communication de la part du chien. Par exemple :
⚠️ Essentiel à retenir :
Comme souvent, il est indispensable de prendre en compte le contexte de la scène observée avant d’émettre une conclusion hâtive.
Par ailleurs, bien que certains comportements puissent effectivement aider le chien à s’apaiser et/ou à apaiser la situation, ils peuvent aussi être exprimés de manière inconsciente. Il s’agit de réponses réflexes du système nerveux orthosympathique.
Il me semble donc plus judicieux et plus juste de distinguer deux catégories de signaux observables :
Lors des accompagnements en réactivité congénères, nous cherchons à faire comprendre au chien qu’il peut exprimer certains comportements afin de communiquer de manière claire et efficace.
C’est donc très utile de savoir discerner les deux, afin de pouvoir renforcer les signaux de communication tout en tenant compte des signaux de stress. Ceci afin de bien adapter notre plan de travail : si le chien présente trop de signaux de stress, cela signifie peut-être que ce qui est demandé est trop dur émotionnellement et qu’il faut revoir nos exigences à la baisse.
Faut-il interrompre la communication ou laisser les chiens se débrouiller seuls ?
C’est la question qui revient souvent et là encore… Ça dépend !
Quand cela est possible, c’est-à-dire dans une situation dite de sécurité, il est important de laisser les chiens communiquer entre eux « jusqu’au bout » : observez-les sans les interrompre.
Interrompre une « discussion » entre congénères peut avoir diverses conséquences, dont une frustration importante qui peut potentiellement engendrer de la colère et une sensation d’inachevé (on fait un peu d’anthropomorphisme).
Bien souvent, nous interrompons d’ailleurs des discussions qui sont tout-à-fait saines. Et ce sont donc nos interventions qui viennent mettre un grain de sable dans ce fabuleux rouage qu’est la communication canine !
💡 Bon à savoir :
Pour certains, interrompre l’interaction pourra être bénéfique et pour d’autres, cela risque d’envenimer la situation. Seules l’expérience et la connaissance de votre propre chien pourront vous aiguiller.
Et puis des fois, alors que tout nous orientait vers une réaction à avoir, ce n’était pas la bonne !
N’oublions pas que nous travaillons avec du vivant et, qui plus est, une espèce différente de la nôtre… Même en apprenant à les lire, nous ne pourrons jamais tout percevoir tout le temps.
En revanche, à force d’exercer notre œil et d’être accompagné, nous devenons de plus en plus efficaces dans l’observation des signaux de communication et agissons de manière de plus en plus pertinente pour aider nos chiens.
Pour améliorer votre lecture des signaux de communication de nos chiens, rien de mieux que de photographier et filmer diverses scènes de vie, zoomer, les revisionner et même au ralenti avec des pauses pour exercer son œil et devenir de plus en plus fin dans vos observations !
Et bien sûr, un accompagnement ciblé et personnalisé avec un·e comportementaliste canin ou un éducateur sur cette demande sera un gros plus. Vous serez guidé·e en direct sur le moment afin de reconnaître ce qui doit interpeller, ce qui est intéressant à noter et ce qui doit être surveillé lors des interactions entre chiens, avec des humains ou avec d’autres animaux (chat…).
Lors de l’accompagnement du chien réactif envers ses congénères, vous apprendrez à déceler les signes « subtils » indiquant que votre chien, ou celui en face, ne souhaite pas de contact, et donc agir en conséquence afin d’éviter que la communication ne monte et amène à une agression.
Cet accompagnement permet indirectement aux chiens d’apprendre que les premiers signes « pacifiques » /« subtils » (positionnement, regard, mouvement) peuvent être efficaces et être écoutés. Cela va ainsi les rassurer sur l’efficacité de ces signaux, au lieu d’exprimer trop vite des signaux de communication très intenses (aboiement, charge, prise en gueule).
S’il fallait retenir une chose essentielle de cet article, ce serait : chaque chien est différent, tout comme l’environnement, l’entourage, etc. Une grille de lecture universelle n’est donc généralement pas suffisante. Et si vous voulez être certain·e de bien faire pour apprendre à reconnaître les signaux de votre animal, je vous recommande vivement de faire un bilan comportemental en faisant appel à un·e comportementaliste canin. Cela peut être véritablement salvateur pour votre relation gardien - chien.
Votre chien est réactif lors de vos promenades ?
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Charlotte Pécheur - Ostéopathe Animalier Biomécaniste
Équin, canin, félin, bovin, caprin, NACs
Spécialisée en comportement animal
Pays de la Loire (44), Corrèze (19), Creuse (23)
Charlotte PÉCHEUR - RNA OA1257
SIRET : 922 653 175 00013
© Charlotte PÉCHEUR