Charlotte Pécheur • OA1257
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Votre chien aboie dès qu’un bruit survient dans la maison ou dans le jardin (porte, pas, voix, objets qui tombent, passage dans la rue, etc.) ? En tant que comportementaliste ET gardienne d’une chienne très active, je comprends tout à fait l’impact de cette situation sur votre vie quotidienne. On parle de stress pour le chien, d’inconfort pour vous, et bien sûr de possibles tensions avec le voisinage.
Pourtant, l’aboiement chez le chien est tout à fait normal. C’est son moyen de communiquer. Dès lors, l’objectif ne doit pas être de l’en empêcher. On va d’abord chercher à comprendre les causes pour trouver des solutions durables : ne pas supprimer l’aboiement, mais le comprendre, le canaliser et le réduire s’il devient excessif. Tous les chiens peuvent apprendre à modérer leur communication, qu’elle soit dirigée vers un congénère, des bruits ou des objets.
L’aboiement est un mode de communication et d’alerte naturel pour le chien. Par ce biais, il peut exprimer des émotions positives (joie, excitation) et négatives (peur, frustration, colère) pouvant ainsi correspondre à un besoin de décharge émotionnelle ou de soulagement. Ce n’est pas de la désobéissance s’il vous répond en aboyant. Le chien a l’impression de bien faire son travail :
🐕 Et en plus, bien souvent : cela fonctionne !
Exemple pour illustrer : Quand votre chien aboie au portail à l’approche d’un passant et que celui-ci continue sa route pendant que votre chien aboie, alors votre chien associe qu’en aboyant, le passant s’en va… Cela peut sembler irrationnel, mais les chiens fonctionnent généralement par « associations immédiates ».
Pour mieux comprendre votre chien, vous aurez à un moment ou l’autre besoin d’apprendre à décrypter les différents types d’aboiements. C’est important car, comme nous, ils ont un vocabulaire varié ! On trouvera notamment :
🐕 Important à savoir : Tous ces types d’aboiements peuvent être exprimés à n’importe quel moment de la journée, et dans n’importe quelle situation.
N’importe qu’elle gardien·ne de chien, à partir du moment où il / elle en prend le temps, peut remarquer que l’animal peut exprimer une diversité impressionnante d’aboiements (et même de vocalises au sens large).
Le problème n’est donc pas tant l’aboiement en lui-même, mais bien comment le chien se sent, comment il perçoit tel ou tel déclencheur à cet instant et donc comment il décide d’y réagir (= sa stratégie pour y faire face).
Tout cela peut avoir des causes diverses :
Et bien sûr, vous ne m’entendrez jamais dire que l’on doit apprendre au chien à ne pas aboyer. Tout comme nous, ils ont le droit de s’exprimer : par mécontentement, frustration, surprise, prévention, etc. En revanche, le travail du comportementaliste avec le gardien est de tenter d’apprendre au chien à modérer un peu sa communication afin que tout le monde y trouve son compte.
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Autres situations d’aboiements :
En consultation, je parle très souvent de l’impact de la génétique, que ce soit sur la santé ou sur le comportement. En connaissant les origines de la race de notre chien, cela permet souvent de mieux comprendre les possibles origines des aboiements. Sans pour autant trouver nécessairement de vérités absolues : chaque individu est unique !
Certaines races sont plus sujettes à l’aboiement :
Par ailleurs, des études montrent que près d’1/4 des chiens présentent une peur significative des bruits, avec des facteurs aggravants : sexe femelle, stérilisation, vieillissement… Et certaines races sont également plus sujettes à la sensibilité aux bruits :
Le tableau suivant rassemble les principales causes des aboiements des chiens sur lesquelles j’ai eu l’occasion de travailler en tant que comportementaliste canin.
⚠️ Important à retenir :
Gardez toutefois en tête qu’il ne s’agit pas de catégories étanches. Il n’est pas rare que plusieurs causes se rejoignent (Ex. : douleurs, hypervigilance, stress/anxiété, différence de gestion émotionnelle, environnement surstimulant…). Et une cause peut en renforcer une autre…
Une fois n’est pas coutume, tout dépendra de chaque individu. Et parfois même, on sous-estime vraiment l’importance de la génétique et de la période in-utéro, avant que l’animal ne naisse.
Cause | Explication |
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Douleurs (ostéoarticulaires, digestives, etc.) ou pathologies. | • De manière très résumée : un état douloureux chronique favorise un seuil de tolérance bas (à des stimulus, de la frustration, etc.). • Une douleur aigüe entraîne ponctuellement une tolérance amoindrie et peut donc amener un chien à aboyer de manière très intense, alors que ce n’est pas dans son habitude. • Et certaines pathologies agissent en dérégulant les hormones, et donc les capacités de tolérance de l’animal, de discernement, de gestion émotionnelle, etc. |
Renforcement involontaire du comportement par l’humain (ex. crier sur le chien, utilisation de collier, contrainte…) | • Tant que nous n’avons pas analysé ce qui motive le chien à présenter l’aboiement comme solution à sa problématique (et ce qui le renforçait), nous risquons à chaque instant de le renforcer sans même en avoir conscience. • Cela passe aussi par les premières nuits à la maison : laisser le chiot seul peut favoriser une détresse liée à la solitude (qu’il y ait, ou non, un terrain déjà fragile chez ce chiot). |
Stress ou anxiété non gérés (solitude, insécurité) | • Tout fond d’insécurité / anxiété peut amener un chien à être réactif. Et donc à potentiellement aboyer plus que de raison. |
Difficulté de gestion émotionnelle | • Cela peut venir d’un manque d’apprentissage (période précoce, adolescence ou adulte), de la génétique, des expériences passées, etc. • Beaucoup de choses peuvent impacter la gestion émotionnelle. ➡️ Le travail du comportementaliste ne pourra pas forcément tout modifier, mais nous pouvons grandement améliorer la situation ! |
Hypervigilance ou hypersensibilité aux stimuli sonores | • Un chien en hypervigilance sera toujours en alerte, avec un seuil de déclenchement relativement bas. • De la même manière, un chien « hypersensible » aura un seuil de tolérance bas. Il risquera donc d’être plus rapidement en « saturation », et ce, de manière plus intense. |
Environnement surstimulant (bruits de voisinage, passage, etc.) | • Une surstimulation peut entraîner une hypervigilance selon le chien. • Vous pouvez aider votre chien en lui offrant des temps et des jours de décompression, en particulier pour les chiens dits « sensibles ». |
🐕 Important à retenir :
Au risque de me répéter (mais c’est important), toutes ces causes peuvent être liées les unes aux autres et se renforcer mutuellement. Il est difficile d’établir un réel classement d’importance dans le tableau ci-dessus. Car cela dépendra de chaque individu.
En revanche, il est certain qu’un chien douloureux verra son hypervigilance augmenter, ainsi que son stress et son anxiété. Ce qui pourra favoriser une augmentation de l’inquiétude liée au fait de rester seul.
De la même manière, un environnement sur-stimulant sur un chien déjà douloureux / stressé / hypervigilant ou ayant du mal à « gérer ses émotions », aura un effet similaire.
Cela peut être tentant (et cela est même malheureusement parfois conseillé…) d’ignorer son chien, en se disant qu’il finira par se calmer. Le problème, c’est qu’en faisant cela, il y a plusieurs conséquences négatives, dont la règle d’or ultime à retenir :
« Un comportement qui perdure est un comportement renforcé. »
Dans le détail, voici comment votre inaction se traduit chez votre animal :
Bien que chaque cas soit différent, il y a tout de même des tentatives qui risquent d’empirer la situation, ou du moins, de ne pas l’améliorer. Comme par exemple :
Si Internet est une source formidable d’informations, c’est aussi une source très importante de désinformation. Surtout sur les réseaux sociaux, qui jouent avec vos émotions et votre situation vécue, mais pas seulement.
Beaucoup de faux bons conseils tournent, des « conseils chocs » qui vous font croire qu’il suffit de faire de telle manière ou de ne pas faire telle ou telle chose pour que cela règle le problème rapidement. La réalité est bien plus complexe.
Voici des exemples très courants de « fausses bonnes idées » que l’on peut très facilement retrouver sur les réseaux, les sites web et les forums.
Conseil véhiculé | Fausse bonne derrière le conseil | Pourquoi c’est problématique | Approche plus adaptée |
---|---|---|---|
Ignorer son chien au départ ou au retour | Objectif : faire de l’absence un « non évènement » pour éviter d’amplifier l’émotion. | • L’absence peut réellement être vécue comme horrible par le chien. • D’autant plus qu’en votre absence, votre chien n’a probablement pas fait grand chose. Il est donc très content de pouvoir interagir avec vous à votre retour. • Ignorer son chien ne résout pas le problème. |
• Seul un accompagnement ciblé avec un·e professionnel·le spécialisé·e (vétérinaire, comportementaliste) peut améliorer la situation. • Il est normal et sain d’être content·e de se retrouver. C’est la même chose avec des proches et des amis. |
Ne pas prévenir son chien de votre départ, ou même brouiller les signaux | Objectif : Empêcher le chien d’anticiper votre départ via des signaux aléatoires et contradictoires pour lui éviter de stresser avant même que cela n’arrive. | • Les chiens sont très doués pour observer nos faits et gestes. Ils anticiperont de toute façon. • Le problème est pris à l’envers : celui-ci n’est pas l’anticipation, mais le stress lié au départ. |
• La prédictibilité est essentielle et rassurante. • Quelle que soit la situation à venir (départs / douches / brossages / soins…), il faut prévenir votre chien de ce qui va se passer. • On peut instaurer des routines pour les rendre les moins inconfortables possibles, afin de réduire le stress et l’anxiété. • Bien sûr, s’il suffisait de routines et de prédictibilité pour que tout se passe dans le meilleur des mondes, cela se saurait ! Un accompagnement ciblé est souvent nécessaire. |
Maintenant, il reste à comprendre ce qui renforce le chien afin de pouvoir mettre en place des plans d’action.
C’est à nous, gardien·nes, de prendre le temps de faire ce travail, tous les jours. Il en va de notre responsabilité. Car dans le cas d’aboiements intempestifs, il peut y avoir plainte du voisinage.
L’idée est toujours de travailler avec le chien. Impossible de le laisser apprendre par lui-même, car il pourrait apprendre que l’aboiement est, selon lui, la solution la plus efficace à sa problématique actuelle.
Vous ne savez pas comment procéder ?
Ne culpabilisez pas. Personne ne naît en sachant éduquer un chien. Cela s’apprend. Et cela demande du calme, de la patience, de la cohérence, de la remise en cause, l’acceptation de l’échec, etc.
🐕 Important à retenir : On veut obtenir le résultat suivant :
Pour améliorer la situation, vous aurez besoin :
🐕 Important à retenir :
Il n’existera jamais une seule façon de faire, universelle et efficace à coup sûr. JAMAIS. On doit bien souvent piocher dans tous nos outils, les modifier/adapter, et parfois en inventer de nouveaux, afin de répondre à votre situation précise et ainsi permettre une amélioration.
Voici quelques exemples de solutions en cas d’aboiement intempestif :
Objectif | Temporalité | Explication |
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Gérer sur le moment, observer et noter les déclencheurs | Court terme | • Ne pas répondre en criant → cela renforce l’aboiement. • Créer un interrupteur positif : un mot ou un geste appris pour capter l’attention et stopper l’aboiement (ex : “cherche”, “yes”). • Récompenser le calme ou le retour au calme avec des friandises, un jouet, ou une activité apaisante. ⚠️ Attention : selon le chien et la situation, les protocoles peuvent différer. |
Remplacer l’aboiement par un comportement alternatif. Occuper l’esprit du chien. | Moyen terme | • Jouet à ramener lorsqu’un passant apparaît (chien dans le jardin avec l’humain). • Apprentissage d’activités régulatrices : mastication, jeux de flair (favorisent l’apaisement). • Jouets d’occupation (Kong, tapis de léchage). • Promenades plus riches en stimulation. • Travail mental (recherche d’objets, jeux de flair). ⚠️ Attention : selon le chien et la situation, les protocoles peuvent différer. |
Travailler la désensibilisation aux bruits ou l’habituation | Long terme | Bien savoir différencier les deux : la désensibilisation n’est possible que si le chien a d’abord été sensibilisé au déclencheur. L’habituation concernera un chien qui n’a pas montré de comportement “extrême” face au déclencheur, voire n’y a pas encore été exposé. • Commencer dans un contexte calme. • Introduire progressivement des sons déclencheurs à faible volume. • Associer ces sons à une recherche de friandises ou un jeu de fouille au sol. • Réduire progressivement la distance au déclencheur ou augmenter le volume. • Récompenser le calme ou le retour au calme à chaque étape. ⚠️ Attention : selon le chien et la situation, les protocoles peuvent différer. |
Anticiper l’aboiement | Long terme | • Observer les signes précurseurs (chien figé, oreilles dressées, regard fixe). • Adopter une stratégie adaptée suivant le chien et la situation : mot-clé positif, distribution d’une récompense sans signal verbal, etc. → détourner l’attention, voire associer le déclencheur à quelque chose de positif sans pour autant l’en extraire complètement. ⚠️ Attention : selon le chien et la situation, les protocoles peuvent différer. |
Adapter l’environnement | Long terme | • Réduire l’exposition au déclencheur : volets, rideaux, film occultant, brise-vue. • Créer un espace refuge où le chien peut s’isoler dans le calme. • Utiliser du bruit blanc ou une musique douce pour masquer les sons extérieurs. |
Travailler sur le fond : régulation émotionnelle | Long terme |
• Développer l’autonomie avec des exercices de base et de l’enrichissement. |
💡 Essentiel à retenir :
Comme pour tout, il n’y a pas de recette miracle pour « régler » un comportement.
Vous comprenez que selon les cas et les situations, on pourra conseiller par exemple d’apporter davantage de balades « stimulantes », ou au contraire de les diminuer et de ralentir le rythme. Il faut d’abord comprendre les causes et les motivations du chien à exprimer ce comportement pour pouvoir adapter le travail à l’animal ET à vous, en prenant tout le contexte.
🔗 Pour aller plus loin : Langage corporel canin : apprenez à comprendre votre animal
Si votre chien en est arrivé au stade où il aboie de manière intempestive, constamment et avec une forte intensité : je vous invite à tout de suite faire appel à un·e professionnel·le avant-même de tenter de mettre des choses en place. Cela peut être :
🔗 Pour aller plus loin :
Comme je vous l’ai dit tout au long de cet article, l’aboiement en réponse à des bruits n’est pas un problème en soi. Mais selon l’intensité et la fréquence, cela peut considérablement impacter votre quotidien, celui de votre animal et éventuellement celui de vos voisins ! Il est de notre ressort de trouver les outils pour mieux gérer ces situations et les améliorer.
Ce qu’il faut retenir, c’est que :
Votre chien aboie au moindre bruit et vous vous sentez dépassé·e ?
Charlotte Pécheur - Ostéopathe Animalier Biomécaniste
Équin, canin, félin, bovin, caprin, NACs
Spécialisée en comportement animal
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