Charlotte Pécheur • OA1257
Pays de la Loire et tournées en Corrèze et Creuse
À domicile - Toutes espèces
Contactez-moi
06-14-94-57-18
Vous angoissez à l’idée de promener votre chien ? Il tire, aboie, saute sur tout ce qui bouge, et vous êtes constamment sur le qui-vive à scruter l’horizon et vous organisez vos balades en fonction des horaires creux, des lieux déserts et des solutions de repli possibles ? Même si cela est devenu votre quotidien : ce n’est ni normal, ni une fatalité. Et ce n’est pas non plus forcément les conséquences d’une éducation « ratée ». Dans cet article, découvrez ce qui peut expliquer le fait que votre chien est réactif en laisse, quelles sont les erreurs communes, les conseils pour améliorer la situation et vers qui vous tourner pour retrouver une forme de « contrôle ».
On peut la définir comme une réaction émotionnelle et comportementale qui semble, en apparence, « disproportionnée » face à un ou plusieurs stimuli (visuel, olfactif, auditif, tactile) déclencheurs. À cet instant, les réactions du chien sont inconscientes. Son corps réagit sans même qu’il s’en rende compte. Il s’agit de réactions automatisées exprimées pour la survie.
Dans cette situation, l’objectif est d’essayer de comprendre pourquoi le chien agit comme il le fait. Il y a toujours une raison : cela peut être pour obtenir quelque chose ou bien pour éviter quelque chose. Les deux ayant pour but de retrouver du bien-être.
Dans cet article, je vais énoncer les grandes lignes de la réactivité du chien. Mais gardez à l’esprit qu’il faut toujours s’adapter suivant l’individu et la situation. Les conseils et méthodes appliquées à un chien ne conviendront pas forcément à votre chien et/ou à votre situation.
En effet, si votre chien est réactif par peur, et celui du voisin par excitation, inévitablement les axes de travail seront différents. Donc attention aux conseils des proches ou de ce que vous trouverez sur internet, cela peut ne pas convenir à votre situation.
On ne peut parler de réactivité sans tenir compte des émotions. La présence d’un stimulus, quel qu’il soit, va provoquer une (ou plusieurs) émotion·s chez le chien. C’est en réponse à cette dernière qu’il va exprimer certains comportements.
Selon le chien, ses expériences, sa génétique… les émotions ressenties face à un même stimulus pourront varier du tout au tout, et pourtant provoquer un même comportement en réponse. C’est pourquoi il est important :
💡 Exemple pour illustrer :
Deux chiens réactifs, vis-à-vis des chats / humains / congénères, expriment tous les deux une charge avec vocalises. Toutefois, le travail pour ces deux chiens sera différent, car cette charge n’a probablement pas la même fonction pour les deux chiens.
Pour l’un, la charge peut viser à faire fuir (se protéger, en réponse à de la peur). Pour l’autre, elle peut viser à faire courir pour poursuivre (faire bouger, en réponse à de l’excitation).
Afin de faire la différence entre ces différentes émotions qui entraînent la réactivité, il faut bien sûr connaître son chien. Mais également les signes comportementaux observables liés à chacune des émotions. Cela passe par l’observation fine de :
En observant la scène, en analysant le contexte et les signes observables, on peut ainsi établir une hypothèse quant à l’émotion qui traverse le chien, et donc ses motivations à « réagir ».
Il est également très utile d’observer le comportement du chien une fois le stimulus / déclencheur passé, cela sera une bonne indication quant à ses motivations :
À noter que, bien souvent, il n’y a pas qu’une seule émotion mais plusieurs qui peuvent s’entremêler. L’une peut être majoritaire à un instant T, mais la tendance pourra s’inverser avec le temps ou bien selon la situation.
C’est pourquoi il n’est jamais judicieux de simplement fournir ou suivre des conseils universels lorsque l’on souhaite améliorer le comportement d’un chien réactif.
Les comportements agressifs exprimés par certains chiens ne sont ni plus ni moins que de la communication. Seulement, il s’agit d’une communication à laquelle nous sommes peu, voire pas sensibilisé·es. Et même pire : ces comportements peuvent vous induire en erreur du fait d’idées reçues archaïques communément partagées sur le sujet et de la méconnaissance des réalités de l’animal.
Ainsi il est possible que certaines personnes désignent un chien comme étant réactif en laisse et que d’autres n’y voient que de la communication plus ou moins forte. Bien-sûr, tout n’est pas qu’une question de point de vue. Certains chiens sont réellement qualifiés de « réactifs » tandis que d’autres non. Pourquoi ?
Plusieurs raisons possibles :
Ils dépendront grandement du chien lui-même et du contexte auquel il fait face. Difficile donc d’en faire une liste exhaustive… On peut toutefois noter quelques tendances et votre chien pourrait être qualifié de réactif s’il présente les comportements suivants de manière récurrente :
💡 Important à savoir :
Tous ces comportements peuvent être exprimés suite à un stimulus (visuel, olfactif, tactile et/ou auditif) à des distances variables (5m, 10m, 50m, 300m, …) vis-à-vis de nombreux déclencheurs : congénères, humains, enfants, vélo, voiture, autres espèces, etc.
Lorsque l’on parle du chien et de son éducation, les conseils fusent, qu’ils soient avisés ou non. Bien souvent, il s’agit d’ailleurs davantage de « dogmes » ou d’idées reçues… Passons donc en revue quelques mythes qu’il est important de déconstruire si l’on souhaite travailler de manière éthique avec son chien et améliorer notre relation.
Cela consiste à mettre le chien en exposition intensive en dessous de son seuil de tolérance, dans sa zone de danger ou d'excitation intense, jusqu'à ne plus avoir aucune réaction de sa part.
💡 Exemple pour illustrer :
Laisser un chien réactif par peur au milieu d’un ou plusieurs chien·s, à une distance qui le fait réagir sans lui laisser de possibilité de s'en éloigner. Pour les arachnophobes, cela correspondrait à vous enfermer à clé dans une salle pleine d'araignées jusqu'à ce que vous arrêtiez de crier. Aberrant n’est-ce pas ?
Cette pratique peut amener à un sentiment d'impuissance apprise (impuissance acquise ou résignation acquise). C'est un terme désignant une condition dans laquelle un individu a fait l'expérience d'un comportement rapproché du désespoir, du renoncement et de la dépression. Cette méthode ne permet pas de modifier l'émotion de l'animal et peut dégrader la relation et confiance avec l'humain.
Pour citer ma collègue, amie et mentor Sophie BOURDON de chez Anim'Apaise :
"Qui ferait confiance à une personne qui nous confronte constamment
à nos peurs et/ou frustrations sans nous aider ?"
Ou comment faire culpabiliser les gardien·nes en une phrase…
Alors oui, les méthodes éducatives peuvent grandement influencer la situation, l’améliorer ou l’empirer. Mais il est très réducteur de n’associer la réactivité qu’à une histoire d’éducation. Vous le savez maintenant, la réactivité est multifactorielle.
Gardien·nes de chiens réactifs : ne culpabilisez pas. Bien souvent, le fond du problème n’a rien à voir avec l’éducation en elle-même. Vous verrez qu’une fois cela démêlé, le « plan de travail » strict ne sera qu’une petite partie de la solution.
On le vit au quotidien : un chien muselé fait peur.
Au même titre que les grands chiens noirs ou les chiens catégorisés… (Notez que cela marche aussi avec les chats noirs…). Bref, dans l’imaginaire collectif, un chien muselé est un chien dangereux, qui peut mordre ou qui a déjà mordu, attaqué et blessé un autre chien, un humain, voire un enfant.
La réalité est toute autre. Un chien peut être muselé :
Par ailleurs, une muselière doit être bien adaptée et bien introduite. Ainsi, elle ne présentera qu’un faible inconfort (voire aucun) : suffisamment large et haute pour laisser le chien aboyer, bailler, boire et même manger. Il en existe de multiples modèles maintenant, avec bien souvent, la possibilité de les faire sur-mesure.
Bien sûr, l’introduction de la muselière est un apprentissage à part entière. Celui-ci doit se faire progressivement et de manière adaptée à chaque chien avant de pouvoir lui mettre dans différentes situations.
💡 Important à noter :
La muselière n’est pas là pour mettre le chien en difficulté sous prétexte qu’il « ne peut pas nuire aux autres » ! Il est très important de respecter le seuil de tolérance de son chien au même titre que s’il n’avait pas de muselière, cette dernière étant simplement présente « au cas où », comme l’est une longe pour un chien n’ayant pas un rappel suffisamment acquis.
C’est la crainte de beaucoup de gardien·nes et cela se comprend, d’autant plus lorsque notre chien présente des comportements réactifs depuis plusieurs années.
Sachez qu’il est toujours possible d’améliorer la situation, quelle qu’elle soit. Cela pourra mettre plus ou moins de temps, nécessiter plus ou moins d’implication et d’investissement, mais les améliorations seront possibles.
Bien sûr, toujours dans cette volonté de s’adapter et de respecter chaque individu, dans certains cas, il sera utopique d’espérer un changement radical. Tout comme chez les êtres humains, certains traumatismes seront trop importants, d’autant plus lorsqu’ils sont ancrés depuis longtemps.
Ce n’est pas un échec et cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas d’améliorations. L’important sera alors d’augmenter le confort de vie au quotidien (pour vous et pour votre chien), ainsi que votre capacité (et la sienne) à mieux gérer les situations compliquées, sans pour autant exiger de lui qu’il ne réagisse plus du tout si cela est inenvisageable.
Je vous propose ici une base afin d’entamer un travail. Mais bien sûr, comme toujours, ces conseils sont à adapter à votre chien, à vous et au contexte ! Seul un travail sur mesure, basé sur un accompagnement professionnel, peut donner des résultats probants sur le long terme.
Une grande partie des comportements réactifs ont pour origine une douleur, quelle qu’elle soit : ostéoarticulaire, viscérale, endocrinienne, etc.
Il est donc essentiel, avant toute chose, de s’assurer que la santé de votre chien n’est pas altérée, en particulier si la réactivité est apparue brutalement.
Le choix des bons outils n’est pas une lubie. Elle peut grandement impacter la qualité du travail.
Équipement | Utilité / Conseils |
Harnais de qualité | Doit être bien adapté à la morphologie du chien pour assurer confort et sécurité. |
Longe de 5m ou 10m | Idéale pour le travail de la réactivité. Éviter les laisses enrouleurs. Le matériel en biothane, c’est le top : souple comme le cuir, facile à nettoyer comme du plastique. |
Muselière bien adaptée | Doit être assez haute et large, introduite progressivement avec des associations positives pour le chien. Cela peut vous permettre d’être plus serein·e quant à une éventuellement perte de contrôle (ça arrive !). Mais cela ne doit pas être une incitation à mettre votre chien dans des situations inconfortables et trop dures pour lui. Elle n’est là que pour assurer une sécurité supplémentaire, au même titre que la longe. |
Gants | Protègent les mains contre les brûlures de longe et préviennent les lâchages en cas de traction soudaine. |
Harnais anti-traction ou licol | À utiliser seulement en dernier recours, si la puissance du chien est trop importante. À combiner temporairement en parallèle d’un travail de fond sur la marche en laisse. |
Lorsque votre chien « déclenche », il est en situation de stress relativement intense.
Son corps libère une grande quantité de cortisol (l’hormone du stress), dont l’importance dépend de l’intensité du stress. Il s’agit d’une réaction normale permettant au corps d’être prêt à réagir face au danger. Il est alors en alerte et reste haut en émotion, « au cas où ».
Or, le corps peut mettre jusqu’à 48 heures, voire davantage, avant d’éliminer le cortisol de l’organisme. Donc si l’on expose le chien tous les jours, voire plusieurs fois par jour, à des éléments déclencheurs alors qu’il est toujours en état d’alerte, il va lui être d’autant plus difficile de revenir à un état émotionnel neutre. Cela impactera inévitablement les capacités d’apprentissage, puisque un individu stressé n’est pas en capacité d’apprendre.
💡 Important à retenir :
Le fait de gérer au maximum l’environnement pour éviter tout déclenchement améliore ainsi considérablement les capacités d’apprentissage et limite le risque de « rechutes ».
Par ailleurs, le fait d’être exposé de manière répétée et rapprochée à des stimuli déclencheurs abaissera le seuil de tolérance du chien. Il sera alors plus propice à déclencher sur des stimuli normalement neutres, ou bien à déclencher sur les mêmes stimuli, mais avec une intensité bien plus importante et/ou à une distance plus éloignée.
Cela amène la notion de pessimisme : un chien pessimiste s'attendra à ce que quelque chose de négatif survienne lors de la sortie. Il sera donc plus vigilant, plus méfiant, plus tendu.
De ce fait, il sera alors plus propice à (sur)réagir face à des stimulus et à « trouver » des déclencheurs qui vont donc confirmer qu'il a raison de se méfier. Il entre alors dans ce cercle vicieux et / ou n'ose plus rien faire. Ce qui amène une certaine résignation.
➡️ Tout cela impactera sa résilience, notion clé dans la réactivité.
La résilience, c’est la capacité à s’adapter ou à récupérer rapidement après des situations / des évènements stressants. Mais c’est aussi en lien avec la pertinence des réponses de l’individu face aux changements environnementaux, ainsi que sa capacité à résister aux effets négatifs du stress.
Il s’agit d’un processus dynamique, qui évolue tout au long de la vie de l’individu, en positif ou en négatif.
La résilience dépend des expériences de vie du chien, mais également de sa génétique. Certains individus sont génétiquement programmés pour produire davantage de cortisol en réponse à des évènements stressants, sans qu’il n’y ait eu d’apprentissage au préalable.
L’adolescence est une période charnière dans le développement de tout individu. Le cortex pré-frontal est en pleine maturation. Le cerveau a alors moins de contrôle cognitif et attentionnel, et une capacité bien moindre à inhiber les réponses émotionnelles. Il est donc beaucoup plus difficile, lors de l’adolescence, de maintenir son attention et contrôler son impulsion.
Les prises de risques augmentent en même temps que le besoin exploratoire. Renoncer devient potentiellement très dur et génère donc davantage de frustration, etc.
La résilience diminue donc de manière transitoire pendant l’adolescence. La réactivité, l’excitabilité et l’anxiété peuvent survenir et/ou s’intensifier facilement, car l’individu est alors moins apte à gérer les évènements stressants.
Objectif | Actions recommandées |
Optimiser le bien-être mental et physique | - Assurer un sommeil de qualité (ex. : plusieurs couchages dans des lieux différents) - Prendre en charge la douleur et les pathologies éventuelles - Gérer les troubles anxieux (souvent avec un traitement médicamenteux adapté) |
Renforcer l’optimisme | - Favoriser les jeux - Proposer des résolutions de problèmes - Offrir des expériences positives et satisfaisantes |
Offrir des temps de décompression réguliers | - Intégrer des moments de calme, loin des stimulations - Permettre des sorties libres ou semi-libres dans un environnement sécurisé |
Augmenter la prévisibilité du quotidien | - Mettre en place des routines - Minimiser les imprévus stressants |
Renforcer le sentiment de sécurité | - Créer un environnement stable et rassurant - Réduire les sources de stress ou d’agression |
Apporter du soutien social | - Être présent, à l’écoute, disponible - Renforcer le lien humain-chien (nous sommes leur principal repère) |
Offrir du contrôle sur son environnement | - Laisser des choix au chien - Obtenir son consentement autant que possible - Respecter ses signaux de communication |
Les Canicodes, ou « manchettes », sont des étiquettes à fixer sur la laisse, le harnais, le collier ou le manteau de votre chien, qui ont pour but d’indiquer aux autres humains certaines de ses particularités. Dans l’espoir que ces indications soient respectées par les autres gardien·nes…
Sur le papier, c’est une idée merveilleuse. En pratique, cela peut être un peu plus compliqué. Si nous avons à faire à des personnes averties / sensibilisées, le canicode sera respecté. En revanche, il arrive régulièrement que les gens :
Ce qui est ballot pour un chien portant le canicode « ne pas s’approcher »…
Et bien sûr, il arrive que certaines personnes décident de ne pas en tenir compte, tout simplement. C’est donc quelque chose à tenter, mais gardez à l’esprit que cela peut ne pas suffire.
🔗 Pour aller plus loin :
Je vous recommande d’opter pour des canicodes visibles / lisibles / compréhensibles de loin, comme par exemple ceux de Lilycornedoggy, fabriqués en France.
Pour travailler sur la réactivité de votre chien, vous aurez besoin de commencer par réaliser un bilan comportemental de votre animal. Dans le cadre de mon activité de comportementaliste canin, cette étape est indispensable.
🔗 Découvrez mon article complet sur le bilan comportemental du chien (déroulé, à domicile ou à distance, tarifs…).
Lors de ce bilan, nous travaillons ensemble pour envisager les causes probables de la réactivité de votre chien (en laisse ou non) en s’appuyant sur :
Suite à quoi, je formule des hypothèses et vous propose un « plan de travail » visant à améliorer la situation et à :
Le travail autour de la réactivité avec votre chien peut :
Ce n’est donc pas forcément un long fleuve tranquille (mais ça peut aussi l’être !). En tous les cas, cela en vaut totalement la peine.
Ce travail nous permet de redécouvrir notre chien, d’être plus observateur, plus à l’écoute, plus tolérant aussi face à certains comportements. Les priorités peuvent évoluer et nous apprenons également à remarquer les « petites évolutions » qui ne nous semblaient pourtant pas importantes, ni significatives, au moment où nous avons entamé le travail.
Enfin, gardez à l’esprit que la réactivité ne vous définit pas, ni votre chien, ni vous. Elle est exprimée à un instant T, dans un contexte précis. Et elle est multifactorielle (génétique, contexte, douleurs, expériences passées, etc.).
Votre chien est réactif lors de vos promenades ?
Charlotte Pécheur - Ostéopathe Animalier Biomécaniste
Équin, canin, félin, bovin, caprin, NACs
Spécialisée en comportement animal
Pays de la Loire (44), Corrèze (19), Creuse (23)
Lundi au vendredi : 9h-19h
Samedi : 9h-13h
06-14-94-57-18
charlottepecheur.pro@gmail.com
Charlotte PÉCHEUR - RNA OA1257
SIRET : 922 653 175 00013
© Charlotte PÉCHEUR