Charlotte Pécheur • OA1257
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Vous êtes angoissés à l’idée de promener votre chien ? Il tire, aboie, saute sur tout ce qui bouge ? Vous êtes constamment sur le qui-vive à scruter l’horizon et vous organisez vos balades en fonction des horaires creux, des lieux déserts et des solutions de repli possibles ? Vous n’osez plus sortir de peur des réflexions et vous culpabilisez ? Même si cela est devenu votre quotidien : ce n’est ni normal, ni une fatalité. Et ce n’est pas non plus forcément les conséquences d’une éducation « ratée » !
Dans cet article, nous explorerons ce qui peut expliquer ses réactions, quelles-sont les erreurs communes, comment améliorer la situation et savoir vers qui se tourner.
Elle peut être définie comme étant une réaction émotionnelle et comportementale semblant, en apparence, “disproportionnée” face à un ou plusieurs stimulus / déclencheur.s. Le stimulus pouvant être visuel, olfactif, auditif ou tactile. Les réactions du chien sont, à cet instant, inconscientes et son corps réagit sans même qu’il s’en rende compte. Il s’agit de réactions automatisées exprimées pour la survie.
L’objectif est toujours d’essayer de comprendre pourquoi le chien agit comme il le fait. Il y a toujours une raison, cela peut être pour obtenir quelque chose ou bien pour éviter quelque chose. Les deux ayant pour but de retrouver du bien-être.
Dans cet article, je vais vous énoncer les grandes lignes de la réactivité du chien mais gardez à l’esprit qu’il faut toujours s’adapter suivant l’individu et la situation. Les conseils et méthodes appliquées à un chien ne conviendront pas forcément à votre chien et/ou à votre situation. En effet, si votre chien est réactif par peur et celui du voisin par excitation : inévitablement les axes de travail seront différents.
On ne peut parler réactivité sans tenir compte des émotions. La présence d’un stimulus, quel qu’il soit, va provoquer une (ou plusieurs) émotion.s chez le chien. C’est en réponse à cette dernière qu’il va exprimer certains comportements. Selon le chien, ses expériences, sa génétique, etc. les émotions ressenties face à un même stimulus pourront varier du tout au tout et pourtant provoquer un même comportement en réponse. C’est pourquoi il est important de connaître son chien, d’apprendre à lire son langage corporel et ainsi déceler quelle émotion le traverse.
Exemple : deux chiens réactifs, vis-à-vis des chats/humains/congénères, exprimant tous les deux une charge avec vocalises. Le travail pour ces deux chiens sera pourtant différent car cette charge n’a pas la même fonction pour les deux chiens. Pour l’un, elle vise à faire fuir (se protéger, en réponse à de la peur). Pour l’autre, elle vise à faire courir pour poursuivre (faire bouger, en réponse à de l’excitation).
Afin de pouvoir faire la différence, il faut à la fois connaître son chien mais également les signes comportementaux observables liés à chacune des émotions. Cela passe par l’observation fine de l’attitude générale (basse ? Haute ?), de la tension du corps, de la position des oreilles, de la gueule, des pattes, de la queue ainsi que de leur mobilité, de la pilo-érection, etc. En observant la scène, en analysant le contexte et les signes observables, nous pouvons ainsi établir une hypothèse quant à l’émotion que traverse le chien et donc ses motivations à « réagir ».
Il est également très utile d’observer le comportement du chien une fois le stimulus/déclencheur passé, cela sera une bonne indication quant à ses motivations : choisit-il de s’éloigner, de se rapprocher, de décharger en creusant/courant, cherche-t-il du soutien à vos côtés, etc. ?
À noter que, bien souvent, il n’y a pas qu’une seule émotion mais plusieurs qui peuvent s’entremêler. L’une peut être majoritaire à un instant t mais la tendance pourra s’inverser avec le temps ou bien selon la situation. C’est pourquoi il n’est jamais judicieux de simplement fournir des conseils universels lorsque l’on souhaite améliorer le comportement d’un chien réactif.
Les comportements agressifs exprimés par certains chiens sont ni plus ni moins de la communication. Seulement, il s’agit d’une communication à laquelle nous sommes peu voire pas sensibilisés, ou pire : induits en erreur par des idées reçues archaïques. Ainsi il est possible que certaines personnes désignent un chien comme étant réactif en laisse et que d’autres n’y voient que de la communication plus ou moins forte.
Bien-sûr, tout n’est pas qu’une question de point de vue. Certains chiens sont réellement qualifiés de « réactifs » tandis que d’autres non. Pourquoi ?
Plusieurs raisons possibles :
Ils dépendront grandement du chien lui-même et du contexte auquel il fait face. Difficile, donc, d’en faire une liste exhaustive… On peut toutefois noter quelques tendances et votre chien pourrait être qualifié de réactif s’il présente les comportements suivants de manière récurrente :
Remarque : tous ces comportements pouvant être exprimés suite à un stimulus (congénères, humains, enfants, vélo, voiture, autres espèces, etc.) visuel, olfactif, tactile et/ou auditif et à des distances variables (5m, 10m, 50m, 300m, …) .
Lorsque l’on parle du chien et de son éducation, les conseils fusent qu’ils soient avisés ou non. Bien souvent, il s’agit d’ailleurs davantage de « dogmes » ou d’idées reçues…
Voyons ensemble quelques mythes qu’il est crucial de déconstruire si l’on souhaite travailler de manière éthique avec son chien et améliorer notre relation.
Cela consiste à mettre le chien en exposition intensive en dessous de son seuil de tolérance, dans sa zone de danger ou d'excitation intense, jusqu'à ne plus avoir aucune réaction de sa part. Par exemple, laisser un chien réactif par peur au milieu d’un ou plusieurs chien(s), à une distance qui le fait réagir sans lui laisser de possibilité de s'en éloigner. Pour les arachnophobes, cela correspondrait à vous enfermer à clé dans une salle pleine d'araignées jusqu'à ce que vous arrêtiez de crier.
Cette pratique peut amener à un sentiment d'impuissance apprise (impuissance acquise ou résignation acquise). C'est un terme désignant une condition dans laquelle un individu a fait l'expérience d'un comportement rapproché du désespoir, du renoncement et de la dépression. Elle ne permet pas de modifier l'émotion de l'animal et peut dégrader la relation et confiance avec l'humain.
Pour citer ma collègue, amie et mentor (oui rien que ça !) Sophie BOURDON (Anim'Apaise) :
"Qui ferait confiance à une personne qui nous confronte constamment
à nos peurs et/ou frustrations sans nous aider ?"
Ou comment faire culpabiliser les gardiens en une phrase…
Alors oui, bien sûr, les méthodes éducatives peuvent grandement influencer la situation, l’améliorer ou l’empirer. Mais il est très réducteur de n’associer la réactivité qu’à une histoire d’éducation. Vous le savez maintenant, la réactivité est multifactorielle.
Gardiens de chiens réactifs : ne culpabilisez pas, bien souvent le fond du problème n’a rien à voir avec l’éducation en elle-même et vous verrez qu’une fois cela démêlé, le « plan de travail » strict ne sera qu’une petite partie de la solution.
On le vit tous au quotidien : un chien muselé fait peur. Au même titre que les grands chiens noirs ou les chiens catégorisés… (et les chats noirs ?) Parce que dans l’esprit commun, un chien muselé est un chien dangereux, qui peut ou a déjà mordu, attaqué et blessé un autre chien ou un humain voire un enfant.
La réalité est toute autre. Un chien peut être muselé :
Par ailleurs, une muselière doit être bien adaptée et bien introduite. Ainsi, elle ne présentera qu’un faible inconfort (voire aucun) : suffisamment large et haute pour laisser le chien aboyer, bailler, boire et même manger. Il en existe de multiples modèles maintenant, avec bien souvent, la possibilité de les faire sur-mesure.
Bien sûr, l’introduction de la muselière est un apprentissage à part entière et doit se faire progressivement et de manière adaptée à chaque chien avant de pouvoir lui mettre dans différentes situations.
À noter également qu’elle n’est pas là pour mettre le chien en difficulté sous prétexte qu’il « ne peut pas nuire aux autres » ! Il est très important de respecter le seuil de tolérance de son chien au même titre que s’il n’avait pas de muselière, cette dernière étant simplement présente « au cas où », comme l’est une longe pour un chien n’ayant pas un rappel suffisamment acquis.
C’est la crainte de beaucoup de gardiens et cela se comprend, d’autant plus lorsque notre chien présente des comportements réactifs depuis plusieurs années.
Sachez qu’il est toujours possible d’améliorer la situation, quelle qu’elle soit. Cela pourra mettre plus ou moins de temps, nécessiter plus ou moins d’implication et d’investissement mais les améliorations seront possibles.
Bien sûr, toujours dans cette volonté de s’adapter et respecter chaque individu, dans certains cas, il sera utopique d’espérer un changement radical. Tout comme chez les êtres humains, certains traumatismes (d’autant plus lorsqu’ils sont ancrés depuis longtemps) seront trop importants. Ce n’est pas un échec et cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas d’améliorations, l’important sera d’augmenter le confort de vie au quotidien (pour vous et votre chien) ainsi que votre capacité (et la sienne) à mieux gérer les situations compliquées, sans pour autant exiger de lui qu’il ne réagisse plus du tout si cela est inenvisageable.
Voici la base afin d’entamer un travail, comme toujours : à adapter à votre chien, à vous et au contexte !
Une grande partie des comportements réactifs ont pour origine une douleur quelle qu’elle soit : ostéoarticulaire, viscérale, endocrinienne, etc. Il est donc essentiel, avant toute chose, de s’assurer que la santé de votre chien n’est pas altérée, en particulier si la réactivité est apparue brutalement.
Le choix des bons outils n’est pas une lubie. Elle peut grandement impacter la qualité du travail.
Lorsque votre chien “déclenche”, il est en situation de stress relativement intense, le corps libère une grande quantité de cortisol (“hormone du stress”), dépendant de l’intensité du stress. Il s’agit d’une réaction normale permettant au corps d’être prêt à réagir face au danger, il est alors en alerte et reste haut en émotion, “au cas où”.
Or le corps peut mettre jusqu’à 48h voire davantage avant de l’éliminer de l’organisme. Donc si l’on expose le chien tous les jours, voire plusieurs fois par jour, à des éléments déclencheurs alors qu’il est toujours en état d’alerte, il va lui être d’autant plus difficile de revenir à un état émotionnel “neutre”. Cela impactera inévitablement les capacités d’apprentissage puisque un individu stressé n’est pas en capacité d’apprendre.
Gérer au maximum l’environnement pour éviter tout déclenchement améliore ainsi considérablement les capacités d’apprentissage et limite le risque de “rechutes”.
Par ailleurs, le fait d’être exposé de manière répétée et rapprochée à des stimulus déclencheurs abaissera le seuil de tolérance du chien qui sera alors plus propice à déclencher sur des stimulus normalement neutres ou bien à déclencher sur les mêmes stimulus mais avec une intensité bien plus importante et/ou à une distance plus éloignée. Cela amène la notion de pessimisme : un chien pessimiste s'attendra à ce que quelque chose de négatif survienne => il sera donc plus vigilant, plus méfiant, tendu => plus propice à (sur)réagir face à des stimulus => plus propice aussi à "trouver" des déclencheurs qui vont donc confirmer qu'il a raison de se méfier => cercle vicieux et/ou n'ose plus rien faire => résignation.
Cela impactera sa résilience, notion clé dans la réactivité.
La résilience, c’est la capacité à s’adapter ou à récupérer rapidement après des situations / des évènements stressants. Mais c’est aussi en lien avec la pertinence des réponses de l’individu face aux changements environnementaux ainsi que sa capacité à résister aux effets négatifs du stress. Il s’agit d’un processus dynamique, évoluant tout au long de la vie de l’individu (en positif ou en négatif).
Elle dépendra de ses expériences de vie mais également de sa génétique. En effet, certains individus sont génétiquement programmés pour produire davantage de cortisol en réponse à des évènements stressants, sans qu’il n’y ait eu d’apprentissage au préalable.
L’adolescence est une période charnière dans le développement de tout individu. Le cortex pré-frontral est en pleine maturation et le cerveau a moins de contrôle cognitif et attentionnel et beaucoup moins de capacité à inhiber les réponses émotionnelles. Il est donc beaucoup plus difficile, lors de l’adolescence, de maintenir son attention et contrôler son impulsion : les prises de risques augmentent (en même temps que le besoin exploratoire), renoncer sera potentiellement très dur et génèrera donc davantage de frustration, etc..
La résilience diminue donc de manière transitoire pendant l’adolescence : la réactivité, l’excitabilité, l’anxiété peuvent survenir et/ou s’intensifier facilement car l’individu sera moins apte à gérer les évènements stressant.
Les Canicodes ou « manchettes » sont des étiquettes à fixer sur la laisse, le harnais, le collier ou le manteau de votre chien afin d’indiquer aux autres humains certaines de ses particularités et ainsi espérer qu’elles soient respectées.
Sur le papier, cela est une idée merveilleuse, en pratique, cela peut être un peu plus compliqué.
En effet, si nous avons à faire à des personnes averties/sensibilisées, le canicode sera respecté. En revanche, il arrive régulièrement que les gens ne remarquent pas les étiquettes, ne les lisent pas, tentent de s’approcher davantage pour mieux lire (ballot pour un chien portant le canicode « ne pas s’approcher » …). Et bien sûr, il arrive que certaines personnes décident de ne pas en tenir compte, tout simplement.
C’est donc quelque chose à tenter mais gardez à l’esprit que cela peut ne pas suffire.
Pour aller plus loin :
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Lors du bilan, nous travaillerons ensemble pour envisager les causes probables de la réactivité de votre chien (en laisse ou non) en s’appuyant sur ce que nous observons, sur le fonctionnement du chien, ses besoins, les expériences propres à votre chien et à vous-même au sujet de cette problématique, etc.
Suite à quoi, des hypothèses seront posées ainsi qu’un « plan de travail » visant à améliorer la situation : faire évoluer les émotions de votre chien face aux déclencheurs, lui apprendre qu’il peut s’exprimer d’une autre manière et faire le choix de ne pas systématiquement réagir « à l’extrême ».
Mais également vous redonner confiance en votre chien, vous faire prendre conscience que vous êtes en capacité de gérer des situations compliquées en étant correctement accompagné.
Votre chien est réactif lors de vos promenades ?
Le travail autour de la réactivité avec notre chien peut prendre du temps, demander un certain investissement, beaucoup de patience et de résilience face aux potentielles "rechutes" et également certaines modifications de gestion du quotidien ou de routines. Ce n’est donc pas forcément un long fleuve tranquille (ça peut !) mais cela en vaut la peine. Nous redécouvrons notre chien, devenons souvent plus observateur et à l’écoute, plus tolérants aussi face à certains comportements. Les priorités peuvent évoluer et nous apprenons également à remarquer les “petites” évolutions qui ne nous semblaient pourtant pas importantes ni significatives au moment où nous avons entamé le travail.
Par ailleurs, il est important d’avoir conscience que la réactivité ne vous définit pas, ni votre chien ni vous. Elle est exprimée à un instant t dans un contexte précis et est multifactorielle (génétique, contexte, douleurs, expériences passées, etc.)
Bilan comportemental à votre domicile ou en visio
Durée : 1h30-2h
Tarif : 100€
Séance de suivi à l'unité (après le bilan)
Durée : 50min
Tarif : 50€
Les balades sont devenues source de stress et d'angoisse ? Vous souhaitez mieux comprendre ses réactions et retrouver des balades sereines ?
Lundi au vendredi : 9h-19h
Samedi : 9h-13h
06-14-94-57-18
charlottepecheur.pro@gmail.com
Charlotte Pécheur - Ostéopathe Animalier Biomécaniste
Équin, canin, félin, bovin, caprin, NACs
Spécialisée en comportement animal
Pays de la Loire (44), Corrèze (19), Creuse (23)
Charlotte PÉCHEUR - RNA OA1257
SIRET : 922 653 175 00013
© Charlotte PÉCHEUR